Un Français sur cinq est un aidant. Qu’appelle-t-on un aidant ? Zoom sur le rôle des aidants et sur leurs difficultés.
En 2005, la loi a rendu officiels la place et le rôle des aidants et leur a donné, pour la première fois, une définition : l’aidant est une « personne qui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne d’une personne en perte d’autonomie, du fait de l’âge, de la maladie ou d’un handicap » (Article 51 de la loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement). Ce soutien peut revêtir des formes très différentes en fonction des situations : soins, accompagnement, soutien psychologique, activités domestiques, rendez-vous médicaux… La France compte aujourd’hui 11 millions d’aidants, dont 79% s’occupent d’un membre de leur famille à cause d’une situation de dépendance due à la vieillesse (58%) ou d’une maladie grave, chronique ou invalidante (35%). Parmi ces 11 millions d’aidants, 725 000 « aidants pivots » soutiennent leur parent âgé tout en ayant des enfants à charge. 14 % des aidants naturels sont des lycéens (étude ADOCARE) qui aident un proche ou s’occupent de leurs frères et sœurs. 1 aidant sur 3 accompagne au moins deux personnes.
Bien souvent, les proches aidants ne se reconnaissent pas comme tels, tant soutenir un mari, une fille, un voisin leur paraît naturel. Selon le dernier baromètre Fondation APRIL 2020, un aidant sur deux s’ignore encore aujourd’hui. Leur rôle est pour eux naturel et cela les rend encore plus vulnérables car ils ne sont pas en mesure d’identifier leurs limites physiques ou morales. Cette méconnaissance de leur statut induit une forme d’isolement pour les aidants et parfois de l’incompréhension de la part de leur entourage, notamment professionnel, alors que 2/3 d’entre eux sont des actifs : ainsi, 1 aidant sur 2 se dit « isolé » ou « démuni » dans sa situation (Baromètre des aidants 2020, BVA).
Malgré une implication personnelle que beaucoup estiment « naturelle », de nombreuses enquêtes mettent en évidence les impacts négatifs du rôle de l’aidant sur leur état de santé, leur bien-être, mais aussi sur leur vie sociale, professionnelle et leurs revenus. En effet, 90% des aidants déclarent souffrir de stress, d’anxiété, de fatigue et de troubles psychologiques et 40 % sont même en dépression. Un baromètre BVA 2018 a montré que 31% des aidants délaissaient leur propre santé. Les aidants se sentent en outre mal informés sur leur rôle d’aidant et sur les dispositifs d’aide. Les proches aidants expriment aussi un besoin prioritaire d’accompagnement au maintien à domicile à travers des dispositifs comme les plateformes de répit.